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Leur société
Banquiers pas stressés
Le stress test est le scénario imaginé par l'autorité bancaire en question pour évaluer les capacités de résistance des banques au cas où la crise économique s'aggraverait brusquement. Sans lésiner sur l'effondrement des chiffres, ses auteurs ont prévu la récession pour 2014 et 2015, puis une année où les prix s'écroulent, où la courbe du chômage s'envole, où les prix de l'immobilier perdent 30 % et où les taux d'intérêt (le loyer de l'argent) triplent. Un film catastrophe, aux yeux d'un banquier normalement constitué ! Le critère du succès au test est que, dans cette situation en principe stressante, la banque examinée puisse maintenir un « ratio CET1 » de 8 % : en clair, ses fonds propres doivent représenter au moins 8 % de ses engagements, prêts et spéculations. Apparemment, ce ratio suffirait à rassurer la BCE.
Les banques donc, les plus grosses en tout cas, remplissent de façon satisfaisante les critères déterminés par leurs pairs. « Les résultats des banques françaises confirment la qualité de leurs actifs et leur capacité de résistance à des chocs sévères », commente la Banque de France. Dans le pays, plus de cinq millions de personnes sont sans travail, 8,5 millions de pauvres doivent vivre avec quelque 500 euros par mois, pendant que le système capitaliste fabrique au-dessus de leurs têtes des bulles spéculatives qui échappent à tout contrôle et menacent d'exploser, mais « les investisseurs » peuvent être rassurés, selon les experts de la BCE.
Néanmoins, l'agence de notation américaine Standard & Poor's pointe des « vulnérabilités », telles que le montant des créances douteuses en hausse de 18 %, concluant cependant que « l'essentiel est que les peuples aient de nouveau confiance dans la capacité des gouvernements à les sortir de la crise ». Apparemment, les marchés boursiers, qui ont plongé après l'annonce de la BCE, sont les premiers à en douter.