Martine Aubry : Une opposition de pacotille22/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2412.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Martine Aubry : Une opposition de pacotille

Ministre du Travail des gouvernements socialistes de Cresson, Bérégovoy et Jospin, Martine Aubry a tenté de récupérer les « frondeurs » du PS dont elle dit « partager les propositions ». Leur objectif commun est de susciter de nouveaux espoirs, autrement dit de nouvelles illusions, celles sur Hollande ayant dégringolé.

L'ex-ministre demande une intervention en faveur des locataires, comme si une loi, similaire à la quasi défunte loi Duflot, pouvait arrêter la flambée des loyers tirés à la hausse par la pénurie de logements ! Elle évite de parler des salaires, sauf pour dire qu'« on ne peut pas les augmenter ». Les intérêts les plus immédiats des travailleurs sont donc le cadet de ses soucis.

En guise de lutte contre le chômage, sa recette consiste à « créer davantage d'emplois aidés, comme les emplois d'avenir, pour les jeunes et les chômeurs de longue durée ». Martine Aubry devrait se souvenir qu'en 1997, alors qu'elle était ministre de l'Emploi, les 350 000 emplois-jeunes qu'elle avait annoncés dans le privé n'ont jamais été créés, et ceux effectivement mis en place dans le public ont rarement débouché sur des emplois stables.

La « fronde » de l'ex-ministre, comme celle des députés PS, est savamment mesurée pour ne remettre en question ni les attaques contre les travailleurs, ni l'argent distribué au patronat. Que le gouvernement lui fasse cadeau de 21 milliards, Martine Aubry est d'accord. Sa critique porte sur 20 autres milliards qui devraient être, affirme-t-elle, consacrés à la « croissance », par le biais des collectivités locales. C'est une autre façon, qui peut apparaître moins choquante, de fournir les commandes et l'argent aux patrons, sans aucune garantie que cela profite à la population laborieuse.

Aubry entre donc en campagne. Postule-t-elle, sans le dire, à l'élection présidentielle de 2017 ou a-t-elle d'autres visées ? De toute façon, ses ambitions n'ont rien à voir avec l'intérêt des classes laborieuses. Mais ce nouvel épisode dans les rivalités au sein du PS - comme on peut en voir aujourd'hui dans le camp de la droite - illustre que, si ces politiciens s'opposent et s'étripent, c'est pour incarner une politique qui sert les exploiteurs.

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