Madrange - Limoges : Licencieur et arrosé par le gouvernement !22/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2412.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Madrange - Limoges : Licencieur et arrosé par le gouvernement !

Deux lignes de désossage sont désormais supprimées chez Madrange à Limoges, et 86 travailleurs ont perdu leur emploi. Avec la suppression de la troisième ligne en juin 2015, ils seront 136 dans ce cas, auxquels il faut ajouter la suppression de 36 emplois en CDI et le licenciement de six intérimaires, liés au travail de désossage.

La patronne de Madrange juge aujourd'hui plus intéressant de se fournir directement en jambon désossé. Elle se contente donc de ne pas renouveler ses contrats avec les entreprises sous-traitantes : l'avenir des travailleurs qu'elle a exploités pendant des années n'est pas son problème.

Pendant quinze ans au minimum, mais parfois seize ou dix-huit ans, ces travailleurs ont pour Madrange soulevé tous les jours plus de 1 000 jambons de 10 à 12 kg. Pour des raisons de rentabilité, ils étaient employés par trois petites sociétés prestataires (Codeviande, Tradévia et ABS). Seuls deux désosseurs ont été reclassés en interne par leur employeur et ont dû pour cela quitter Limoges. La majorité des autres espèrent un hypothétique nouvel emploi à l'issue d'une formation, sans trop y croire pour ceux qui ont atteint la cinquantaine.

En cinq ans, après plusieurs plans de suppressions d'emplois, les deux usines Madrange de Limoges et Feytiat sont passées de 1 000 travailleurs à 450, et en juin 2015, il devrait y avoir moins de 400 travailleurs. Les responsables syndicaux expliquent que dans le même temps la production a sensiblement augmenté. Et ce n'est pas tout. Au titre du CICE 2013, pour ses seules entreprises de Limoges et Feytiat, le gouvernement socialiste vient d'offrir un demi-million d'euros sur un plateau à Madrange. Voilà comment la patronne, membre du club des 500 plus grosses fortunes de France, augmente sa fortune personnelle. En 2012, sans même les nouvelles aides de l'État, sa fortune connaissait une hausse de 72 % !

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