L'abattoir Gad de Josselin, qui comptait 650 employés en CDI et près de 1 000 avec les CDD et les intérimaires, était sous le coup d'une procédure de liquidation judiciaire depuis août.

Finalement Intermarché et SVA vont reprendre l'abattoir, mais sans reprendre tout le personnel. Plus de 200 salariés vont se retrouver sur le marché du travail après avoir été brutalement remerciés le 17 octobre.

Encadrés par des agents de sécurité, les 750 travailleurs de GAD ont défilé par ordre alphabétique pour apprendre s'ils étaient repris ou licenciés. C'est entre deux barrières métalliques conduisant au centre culturel de Josselin, loué par la direction de GAD, que les travailleurs de l'abattoir sont passés pour entendre les uns après les autres tomber la sentence : un badge pour celles et ceux qui pourront reprendre le travail, et pour les 225 licenciés, une lettre proposant une réunion d'information pour envisager... un reclassement. Cette mise en scène choquante n'a pas empêché des élus locaux et des représentants de l'État de dire leur soulagement de voir que le site de Josselin ne fermait pas.

Avec de telles méthodes, les sauveurs du site affichent leur violence et leur mépris. Une centaine de salariés se sont rendus lundi 20 octobre à la préfecture pour que le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) ne soit pas homologué par l'État, car ils jugent le reclassement insuffisant, tout comme l'enveloppe consacrée à la formation.