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Espagne : Les travailleurs d'Airbus ne baissent pas les bras
Le 29 septembre, à l'usine Airbus de Getafe dans la banlieue de Madrid, les travailleurs ont célébré l'anniversaire de la journée de grève générale du 29 septembre 2010, un évènement bien significatif.
À l'époque, le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero venait de faire adopter par le Parlement une réforme du droit du travail qui abaissait le coût des licenciements, favorisait le recours aux emplois précaires et remettait en cause de nombreuses protections sociales définies dans les conventions collectives.
Le mécontentement grandissait dans la classe ouvrière et les syndicats les plus importants (UGT et Commissions ouvrières), après avoir hésité, avaient fini par appeler à une journée de grève générale pour le 29 septembre, à laquelle s'étaient ralliés les syndicats minoritaires partisans depuis longtemps d'une riposte.
Cette grève générale fut très largement suivie. Dans de nombreuses entreprises, des piquets de grève avaient été organisés et des affrontements eurent lieu entre les travailleurs et la police. Ce fut le cas à Airbus, à Getafe, où il y avait eu plusieurs blessés parmi les travailleurs. L'agression venait de la police, mais ce sont 8 travailleurs qui ont été accusés d'attentat contre l'autorité et d'entrave à la liberté du travail. Une peine de huit ans de prison avait été requise contre chacun d'eux, une sanction de la même ampleur que celles prononcées sous Franco.
Depuis quatre ans l'affaire n'est toujours pas jugée. La direction d'Airbus admet que les peines sont peut-être disproportionnées, mais elle maintient l'intransigeance de ses accusations. Elle vise en fait à décourager les travailleurs d'engager des luttes contre les mauvais coups que le patronat prépare en ce moment.
Quatre ans après, pour montrer qu'ils ne baissent pas les bras, les travailleurs d'Airbus ont voulu, à plusieurs centaines, marquer le coup par des manifestations qu'ils comptent renouveler. À Getafe, ils ont été rejoints par des travailleurs de Coca-Cola dont la direction prévoit de licencier en février prochain quelque 800 d'entre eux et de supprimer 1 200 postes de travail dans des secteurs annexes, alors qu'un jugement vient de déclarer illégaux ces licenciements.
Ces mouvements ne sont pas seulement une célébration du passé, mais témoignent aussi d'une volonté de toujours résister aux pressions patronales.