Plusieurs milliers de salariés des organismes de recherche publique et d'étudiants ont manifesté vendredi 17 octobre à Paris. Ils protestaient contre le manque de moyens accordés aux laboratoires de recherche par le gouvernement PS et ses prédécesseurs de droite, ce qui entraîne une précarité croissante pour ceux qui travaillent dans ce secteur, et une explosion des emplois publics en CDD avec bien peu de chance de déboucher un jour sur un contrat de travail stable.

Geneviève Fioraso, la secrétaire d'État, a fait la sourde oreille à leurs revendications. Elle y a même ajouté une provocation en déclarant après la manifestation qu'il fallait que le monde de la recherche arrête de croire au Père Noël, la situation des comptes publics ne permettant aucune largesse.

Ce n'est évidemment pas le langage que tient aux patrons le gouvernement auquel elle appartient. Pour les entreprises, surtout les grandes, l'État se prive de 6 à 7 milliards de recettes fiscales au nom du crédit impôt recherche, devenu la plus grosse niche fiscale, après le CICE, le crédit impôt compétitivité emploi.

Ce que revendiquent les chercheurs n'est pas une augmentation des dépenses de l'État, comme fait semblant de le croire Fioraso, mais la réorientation de 5 % de cette niche fiscale vers la recherche publique pour y créer 3 à 4 000 emplois permanents.