À l'appel du syndicat VC (Vereinigung Cockpit), qui regroupe 5 400 pilotes sur les 9 000 que compte la compagnie aérienne allemande Lufthansa, une grève a été déclenchée le 20 octobre, bloquant quelque 1 400 vols intérieurs et moyen-courriers.

Face à la direction qui envisage de restreindre le droit des pilotes de ligne à la préretraite, ces salariés de Lufthansa exigent de conserver la possibilité de partir dès 55 ans avec 60 % de leur salaire. Faisant mine d'ignorer que la moyenne des départs se fait actuellement à 59 ans, âge où les accidents de santé potentiels sont plausibles, la direction cherche à reculer ce palier à 61 ans, comme c'est déjà le cas dans ses filiales low-cost. Les pilotes dénoncent la dégradation continue de leurs conditions de travail, liée au programme de suppressions d'emplois engagé : 3 500 suppressions seraient ainsi prévues sur 119 000 emplois. Fin septembre, par exemple, le groupe a fermé une usine près de Dublin, privant 400 ouvriers de leur emploi. Pour accroître ses profits, le groupe table sur le développement de ses filiales, Germanwings et Eurowings, dont les pilotes, notamment, ont des salaires inférieurs de 20 %.

Las, les pilotes de Germanwings eux aussi ont observé une grève de 12 heures ; quant à ceux de la maison-mère, leur mouvement s'est étendu le 21 octobre aux vols long-courriers. Même en pariant sur le mécontentement dû aux départs des vacances scolaires retardés et à la divulgation du bon niveau de salaire annuel des pilotes, la direction a déclaré pour 2013 des profits de plus d'un milliard d'euros, en hausse de 62 % par rapport à 2012 et a revu à la hausse ses prévisions pour 2014 et 2015.

Les pilotes ont donc bien raison de se défendre.