Allemagne : Grève des conducteurs de trains22/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2412.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Grève des conducteurs de trains

À l'appel d'un seul syndicat, le GDL, Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer (Syndicat des conducteurs de locomotives), les agents de conduite et le personnel de bord ont entamé depuis quinze jours un mouvement de grève pour réclamer une hausse de 5 % des salaires, la limitation des heures supplémentaires imposées, un plan d'embauche et la réduction du temps de travail de 39 à 37 heures par semaine. Le nombre de suppressions d'emplois des dernières années a été si massif que certains conducteurs totalisent parfois plusieurs centaines d'heures supplémentaires par an.

Le droit de grève en Allemagne, très encadré, impose de procéder par rounds de négociations : des journées d'avertissement entrecoupées de négociations. Des arrêts de travail très suivis avaient déjà eu lieu le 1er septembre, puis les 7 et 15 octobre. Les négociations n'ayant rien donné, c'est cette fois une grève de deux jours que les cheminots ont faite samedi 18 et dimanche 19 octobre. Le mouvement a été si bien suivi que des trains ont été annulés jusqu'en Autriche, en République tchèque ou en Suisse.

Malgré la mobilisation des cadres et des non-grévistes, c'est plus de 70 % des trains grandes lignes qui ont dû être annulés. Les réseaux locaux ou régionaux sont également très fortement touchés. À Berlin, où le RER était quasiment à l'arrêt, la Deutsche Bahn a dû laisser un train à quai dans l'immense gare centrale totalement vide pour servir d'hôtel de fortune aux touristes. De nombreux trains de fret ou des trains spéciaux pour les matchs de la Bundesliga ont été supprimés.

Le dirigeant du GDL, Claus Weselsky, est engagé dans un bras de fer avec l'État et la Deutsche Bahn pour une plus grande reconnaissance de son syndicat, et serait visiblement prêt à s'éloigner des objectifs des grévistes s'il obtenait gain de cause. C'est d'ailleurs ce qu'il a laissé entendre dimanche 19 octobre, en affirmant : « Dans ces négociations, nous sommes prêts à des concessions. »

Quelles que soient les motivations du syndicat GDL, le mouvement témoigne d'un profond ras-le-bol. Les grévistes en ont assez des services épuisants et des salaires insuffisants. Les concessions, c'est aux patrons d'en faire. La Deutsche Bahn est la première entreprise du ferroviaire dans le monde, elle a largement de quoi payer, avec un chiffre d'affaires de 40 milliards d'euros et un résultat net de 1,5 milliard d'euros en 2012 et 659 millions en 2013.

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