Le Pen joue à l'ennemie des banquiers15/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2411.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Pen joue à l'ennemie des banquiers

Dimanche 12 octobre, dans une interview radio, Marine Le Pen s'en est prise à Macron, ancien banquier qui défend les banques. La politique du gouvernement Hollande ainsi que l'arrogance de Valls et de ses ministres contre les travailleurs et les chômeurs facilitent grandement sa démagogie. Mais, en développant tout un discours contre la finance, les banquiers et le système qui écrase les plus petits, Le Pen fille fait exactement comme les autres politiciens.

Hollande, avant d'être élu, s'était dit l'ennemi de la finance. Sarkozy lui aussi essayait de parler au nom de « ceux qui se lèvent tôt ». Alors, si Le Pen semble avoir plus de succès dans ce domaine, c'est principalement parce qu'elle peut se prévaloir de n'avoir participé à aucun gouvernement jusque-là.

Dans cette interview du 12 octobre, Marine Le Pen commence par des attaques contre les banques. Mais, dans la phrase suivante, elle propose, si elle est élue, que la Banque de France, après avoir rétabli le franc, rembourse la dette des banquiers. Ceux-ci seront ravis d'avoir de tels ennemis. En revanche, en rétablissant le franc, un gouvernement de Marine Le Pen pourra profiter de la dévaluation pour faire payer les classes populaires.

Cela dit, il ne suffit pas de relever les contradictions dans les propos de Le Pen pour faire reculer l'influence des idées réactionnaires dans les classes populaires. Ses succès tiennent principalement aux désillusions à l'égard du gouvernement et à la démoralisation parmi les classes populaires. La politique menée par le gouvernement Hollande renforce l'écoeurement de bien des travailleurs, faisant le lit du FN. Les partis politiques de gauche, qui n'offrent pas d'autre perspective politique que d'attendre encore et toujours un sauveur suprême sorti des urnes, ne font que renforcer cette démoralisation et ce recul de la conscience politique. C'est au contraire en se plaçant sur le terrain de la défense des intérêts des travailleurs, de la nécessité de la lutte collective pour combattre le patronat et le gouvernement à son service, qu'il serait possible d'avoir l'oreille des travailleurs déboussolés, de faire reculer l'influence du FN... et de renvoyer Marine Le Pen à la niche.

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