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Dans les entreprises
Renault : Carlos Ghosn fait son show pour le Salon
Dans ce « contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social de Renault en France », conçu par le constructeur et signé en mars 2013 par la CFDT, la CFE-CGC et FO, malgré des mouvements de protestation dans plusieurs usines, on cherche encore la croissance, le développement, le social et même la nouveauté. De ce charabia juridique, seules émergeaient clairement les attaques contre les salariés. Salaires bloqués, suppression de 8 200 emplois, suppression de 18 à 21 jours de congés équivalant à une augmentation du temps de travail sans contrepartie salariale, en échange d'une vague promesse de maintien de tous les sites de production, voilà l'accord de compétitivité dont le PDG Ghosn se félicite et qu'il présente comme le remède miracle. Il paraît en effet que, « d'ici 2016, il y aura des embauches ». C'est parole de patron, et c'est tout dire.
Force est de constater que, pour le constructeur et les actionnaires, tout va bien. Les ventes mondiales ont grimpé, les profits du premier semestre 2014 (801 millions d'euros) sont encore meilleurs que ceux du premier semestre 2013, les dividendes versés pour 2013 ont été près de six fois supérieurs à l'année précédente. Quant aux disponibilités, le fric-à-flot, selon le mot de salariés de Renault, pardon le free cash-flow, elles atteignent allègrement 791 millions.
Du côté des 80 000 travailleurs, la « modération salariale » s'est traduite par 0 % d'augmentation de salaire en 2013, 0,5 % en 2014 pour les ouvriers et 0 % pour les autres, en bref, un recul du pouvoir d'achat. Ce sont des emplois supprimés, des jours de congés subtilisés, une aggravation des conditions de travail que tous supportent, en particulier les milliers de travailleurs intérimaires que les directions des usines de production doivent bien employer si elles veulent sortir des voitures.
Pour une fois que les patrons tiennent leurs promesses, les salariés de Renault s'en seraient bien passés.