Un déchaînement de hargne à l'égal de la combativité des pilotes01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Un déchaînement de hargne à l'égal de la combativité des pilotes

« Des enfants gâtés », « des privilégiés », « des nantis », « des irresponsables »... Gouvernement, politiciens de gauche et de droite et médias n'ont pas lésiné sur les mots pour condamner la grève des pilotes d'Air France. Quand il s'agit de parler de ces grands patrons qui empochent des millions ou des actionnaires qui gagnent des fortunes sans avoir à lever le petit doigt, les mêmes évoquent le « mérite », le « talent » ou la « prise de risques », des qualités qui semble-t-il ne seraient plus requises quand il s'agit de conduire un avion avec 200 personnes à bord, ou d'ailleurs s'agissant de bien des travailleurs dans bien d'autres secteurs !

On a entendu répéter en boucle que les pilotes n'étaient pas les plus à plaindre des salariés. C'est certain, et alors ? Doivent-ils pour autant accepter de se sacrifier pour les actionnaires ? Non, ceux qui n'en ont jamais assez sont à chercher du côté de ce grand patronat rapace. C'est au nom de ses profits, de ses dividendes ou de la valeur de ses actions qu'il veut faire reculer les travailleurs les uns après les autres et il n'y a aucune raison de l'accepter.

La grève des pilotes est maintenant terminée, mais le flot de hargne continue de s'écouler sur ces pilotes qui seraient des « capitulards » et auraient mis la compagnie au bord de la faillite pour rien. C'est doublement faux. Non seulement Air France est loin du gouffre, mais les grévistes ont en partie gagné. Et ce n'est pas anodin car c'est la première fois que le gouvernement a dû reculer face à une grève de salariés.

Les pilotes ont donné la preuve, s'il en fallait encore, que tout est une question de rapport de force et que l'on peut faire ravaler sa politique au patronat et au gouvernement, aussi hargneux soient-ils !

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