Travailleurs saisonniers : Esclavage moderne01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs saisonniers : Esclavage moderne

Une enquête a été ouverte en Champagne à Fleury-la-Rivière pour « traite d'êtres humains et travail dissimulé », après que la police a découvert 240 Polonais logés à douze dans des chambres prévues pour quatre, dans des conditions innommables. 750 kilos de vivres avariés, destinés à ces travailleurs, ont été également jetés.

Ces saisonniers étaient des travailleurs déplacés, employés par une entreprise polonaise qui les louait aux vignerons locaux.

Officiellement, ils sont payés au salaire minimum légal. Les exploitants claironnent qu'ils n'étaient pas au courant de la manière dont ils étaient traités. Cela reste à voir.

Les exemples d'une telle exploitation ne sont pas rares, entre autres chez les exploitants fruitiers qui emploient comme saisonniers 80 % de main-d'oeuvre étrangère. En Avignon, c'est la société espagnole Terra Fecundis qui défraie la chronique. Elle recrute principalement des travailleurs équatoriens pour le compte des producteurs de fruits. C'est une main-d'oeuvre flexible, corvéable à merci. Les agriculteurs choisissent de recourir à ces sociétés parce que, entre autres avantages, elles peuvent se débarrasser du jour au lendemain d'un salarié, qui est tout de suite remplacé.

Il est vrai que les pratiques de ces sociétés rebutent certains agriculteurs. Ainsi, l'un d'entre eux a témoigné dans le quotidien Le Parisien : « Entendre dire qu'ils sont exploités, que le transport, le logement et la nourriture sont retenus sur leur salaire nous a gênés, alors on a arrêté. » Mais bien d'autres, en Champagne ou ailleurs, continuent de fermer les yeux sur ces conditions de travail abominables.

D'autant que cela permet d'engranger des profits qui n'ont pas d'odeur.

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