ThyssenKrupp Ascenseurs -- Angers : Non aux licenciements !01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ThyssenKrupp Ascenseurs -- Angers : Non aux licenciements !

La direction de ThyssenKrupp Ascenseurs a annoncé jeudi 25 septembre son intention de licencier 258 des 442 salariés de son usine de Saint-Barthélémy, à Angers. Ces licenciements sont inacceptables, et les travailleurs ont débrayé dès le lendemain matin à plus de 300.

La direction prétend qu'elle n'a pas le choix et justifie le « plan social » à venir par la stagnation du secteur immobilier et le rétrécissement du marché. Elle veut rapatrier la fabrication des ascenseurs, jusqu'alors produits à Angers, sur deux autres sites européens : l'usine de Neuhausen, près d'Essen en Allemagne, et l'usine de Mostoles, près de Madrid en Espagne.

La « nécessité » avancée par la direction est une sinistre plaisanterie. ThyssenKrupp Ascenseurs n'est pas un petit artisan en difficulté mais le n° 3 mondial du secteur, derrière Otis et Schindler, un mastodonte qui emploie 45 000 salariés dans le monde et a réalisé en 2013 plus de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont plus de 350 millions rien qu'en France. Il y a là un choix délibéré de la direction qui estime plus profitable de faire produire sur deux sites que sur trois. Comme l'a déclaré le PDG Jean-Michel Insalaco : « C'est le scénario qui s'adapte le mieux aux nouvelles conditions du marché. »

Inutile de dire que la justification des licenciements au nom de la « rentabilité » ne passe pas. Alors que le PDG envisage un site dont les activités se limiteraient désormais à la conception, à l'après-vente et à la logistique, les salariés d'Angers réclament à juste titre un partage de la charge de travail sur les trois usines européennes, sans baisse des salaires.

À l'annonce des licenciements, les notables politiques locaux ont rivalisé de petites phrases sur « cette très mauvaise nouvelle » voire « ce tsunami social ». Pas un ne jure, la main sur le coeur, être solidaire des travailleurs menacés. Mais pas un, surtout, ne considère les licenciements comme inévitables. Pour eux, l'affaire est classée. Ainsi Béchu, le maire UMP d'Angers, déclare qu'il sera vigilant sur « la mise en oeuvre du plan social » et une « revitalisation locale de qualité ».

Marc Goua, le maire PS de Trélazé, dit quant à lui qu'il faut « absolument prendre des mesures pour abaisser nos coûts du travail et redevenir compétitifs ». Autrement dit, les ouvriers de Thyssen seraient trop bien payés pour espérer sauvegarder leur emploi ! Ce n'est pas de ce côté-là qu'ils pourront trouver du soutien !

Mais, dans leur combat, les salariés de l'usine d'Angers pourront trouver l'oreille de bien des travailleurs confrontés aux mêmes problèmes qu'eux. Déjà, chez ThyssenKrupp Ascenseurs, les 2 500 salariés employés dans les agences chargées des travaux et de l'entretien sont eux-mêmes en pleine restructuration, avec 150 suppressions de postes déjà effectuées en 2013, et une centaine de plus en perspective. Et puis, la perte d'un emploi chez Thyssen induirait la perte de deux emplois dans la sous-traitance.

Au cours de la décennie passée, 6 000 emplois ont été détruits dans le secteur industriel de l'agglomération d'Angers, chez ACT, Packard Bell, NEC, aux Fonderies de l'Authion, chez Thomson, aux Ardoisières... Le niveau de chômage est aujourd'hui au-dessus de la moyenne nationale, et dans chaque famille ouvrière on sait ce que cela veut dire de se retrouver sans emploi en ce moment.

Alors la presse locale a beau parler de « mort programmée » de l'usine, les travailleurs de Thyssen ne partent pas vaincus. Ils ont déjà manifesté devant la mairie et devant la préfecture, pour redire leur opposition aux licenciements. Et la lutte va continuer.

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