Sénat : Une élection qui change la vie... des sénateurs01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sénat : Une élection qui change la vie... des sénateurs

Les élections au Sénat ont eu lieu dimanche 28 septembre. La moitié des sièges des sénateurs était soumise au vote des « grands électeurs » : les députés, les sénateurs eux-mêmes, les conseillers régionaux, les conseillers généraux et des délégués représentant les conseils municipaux.

Ne serait-ce qu'à cause de ce mode de scrutin, indirect et avec renouvellement partiel tous les trois ans, ces élections sont faites pour se dérouler bien loin de la population. Et elles sont donc, encore plus que pour les autres élections, l'occasion de marchandages et de tractations entre différents partis, voire entre différentes cliques politiciennes.

Cette caricature de parlement, qui fut mise en place par Napoléon III en 1851 comme cache-sexe de son pouvoir autoritaire, a su traverser sans problème les constitutions et les républiques. Aujourd'hui, elle est surtout un hospice pour vieux politiciens ayant bien servi leur parti et la bourgeoisie, ou un lot de consolation pour politiciens mis sur la touche. En tout cas, c'est une sinécure grassement rétribuée.

La première nouvelle de ces élections est qu'après avoir été pendant trois ans à gauche pour la première fois de son histoire, le Sénat est repassé à droite. Cette alternance ne fera guère de différence pour l'immense majorité de la population en général, et pour les travailleurs en particulier. Que le Sénat ait eu une majorité de droite ou de gauche, les gouvernements de ces dernières années ont mené des politiques au service du patronat, tellement similaires que la couleur du Sénat n'a pas semblé plus importante que la marque des matraques des CRS.

La deuxième nouvelle est que le Front national obtient deux sénateurs, en ayant récupéré des électeurs au-delà des ses propres conseillers municipaux. Entre la droite et l'extrême droite, il n'y a évidemment pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette et, le vent soufflant de la droite vers l'extrême droite, les passages de l'une à l'autre sont de plus en plus fréquents.

Quant à la défense des intérêts des exploités, ce n'est pas une préoccupation qui peut effleurer cette vénérable assemblée. Surtout, n'allez pas la déranger.

Partager