Mélenchon et la VIe république : Changer les institutions ou la société ?01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mélenchon et la VIe république : Changer les institutions ou la société ?

Cinquante artistes, économistes, journalistes, ont lancé un appel au « mouvement » pour la VIe République initié par Mélenchon, qui voudrait ainsi « fédérer le peuple ». Il ne semble pas que le Parti communiste soit pour l'instant partie prenante de cette initiative, même si, selon Mélenchon, « cela ne remplace pas le Front de gauche, cela l'inclut ».

Comprenne qui pourra. Mais, au-delà des désaccords plus ou moins exprimés entre le Parti de gauche et le PC, ce qui frappe dans cette initiative de Mélenchon est une tentative de faire diversion, en incitant les travailleurs à mettre leurs espoirs dans un changement des institutions.

Ce n'est pas nouveau mais, au moment où la seule vraie perspective pour les travailleurs serait de mener leur lutte de classe pour la défense de leurs intérêts et de lever le drapeau de la révolution sociale, on a cette pitoyable tentative de détourner d'éventuels combats des travailleurs vers un changement des institutions bourgeoises.

Or, justement, la bourgeoisie se moque bien de la façade de ses institutions, du moment qu'elles imposent sa loi. En quoi en effet le changement de numéro de la république pourrait empêcher les grandes fortunes, les capitalistes, d'imposer leur loi sur la société ? En quoi empêcherait-il les plans de licenciements des grandes entreprises et le développement du chômage ? En effet, si les grandes familles bourgeoises font ce qu'elles veulent, cela ne repose pas sur la Constitution mais sur la propriété de leurs capitaux. Qu'est ce qui empêcherait un Gattaz - patron du Medef - de réclamer la baisse du smic ou la fin des 35 heures, parce que la république changerait de numéro et le Parlement de mode d'élection ?

Malgré ses discours tonitruants, Mélenchon est un réformiste, à une époque où toute réforme est un leurre et où la seule voie qui s'impose pour les travailleurs est celle de la lutte révolutionnaire pour en finir avec cette société de chômage, de misère et de guerres. Et on ne peut remplacer cette nécessité par un tour de passe-passe institutionnel.

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