Les rentiers de l'autoroute01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les rentiers de l'autoroute

Dans un rapport publié le 18 septembre, l'Autorité de la concurrence a dénoncé la « rente » des sociétés qui exploitent le réseau des autoroutes en France. Les sept sociétés concessionnaires contrôlées par les groupes français Vinci et Eiffage et espagnol Abertis « affichent toutes une rentabilité nette exceptionnelle, comprise entre 20 et 24 %, nourrie par l'augmentation continue des tarifs des péages ». Le rapport ajoute que « cette rentabilité n'apparaît justifiée ni par leurs coûts ni par les risques auxquels elles sont exposées », précisant que le contrôle de l'État est « défaillant ». C'est le moins qu'on puisse dire car c'est l'État qui, après négociation avec les gérants des autoroutes, fixe les tarifs des péages. Et il a accepté toutes ces augmentations.

Beaucoup d'automobilistes ne prennent plus les autoroutes pour échapper aux péages, sachant que ceux-ci augmentent et bien plus vite que l'inflation. Les sociétés d'autoroutes prétendent justifier ces hausses par l'obligation qu'elles ont de faire des investissements pour améliorer le réseau. Mais pour l'Autorité de la concurrence, cette charge « apparaît largement soutenable, et est par ailleurs gérée dans l'intérêt des actionnaires, à qui est distribuée la totalité de leur bénéfice ».

Le racket des automobilistes ne risque cependant pas de cesser avec ce rapport car les « contrats de plan » signés entre l'État et les autoroutes sont valables jusqu'en 2027 et même 2033...

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