Les professions libérales manifestent01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les professions libérales manifestent

Pharmaciens, médecins généralistes, dentistes, ophtalmologistes, huissiers, avocats étaient appelés à se mobiliser, mardi 30 septembre, par l'Union nationale des professions libérales (Unapl). Des manifestations ont eu lieu à Paris et dans plusieurs villes de province.

D'après l'Ordre des pharmaciens, plus de 87 % des pharmacies auraient baissé le rideau pour montrer leur opposition au projet gouvernemental, qui voudrait déréglementer toutes ces professions très organisées et encadrées en les ouvrant davantage à la concurrence et à des investisseurs privés extérieurs à ces secteurs.

À l'origine du mécontentement de toutes ces corporations se trouve un texte pompeusement intitulé « loi pour la croissance », présenté en juillet dernier par Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Économie. Celui-ci avait convoqué la presse pour annoncer son intention de partir en guerre contre les « privilèges » et les « situations de monopole » pour, prétendait-il, « restituer l'équivalent de 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français ».

Montebourg se livrait ainsi à une opération démagogique grossière. En effet, donner le droit à des supermarchés de vendre certains médicaments ne fera pas baisser beaucoup leur prix mais, comme le soulignent les pharmaciens interrogés ces jours-ci par la presse, cela accroîtra les risques sanitaires. Si l'objectif du gouvernement était vraiment de faire baisser les prix des médicaments, il y aurait une solution simple : obliger les laboratoires à baisser leurs prix. Mais cela, il ne l'envisage pas.

Montrer du doigt certaines catégories de la petite bourgeoisie est, de la part du gouvernement, un procédé classique. Il fait ainsi semblant de s'en prendre aux riches, tout en voulant faire oublier sa servilité à l'égard du grand patronat, auquel il multiplie les cadeaux qui se chiffrent en milliards d'euros. La mobilisation contre le projet de loi gouvernemental est donc tout à fait légitime.

Devant le tollé suscité par ce projet de loi, le successeur de Montebourg au ministère de l'Économie, Macron, a semblé faire marche arrière en le repoussant à 2015, alors qu'il devait initialement être discuté en octobre, et en déclarant qu'il se limiterait à de « petits déblocages ». Il est donc bien possible qu'en se mobilisant ces professions obtiennent que le gouvernement remballe ses projets.

C'est une leçon à retenir pour les travailleurs, auxquels le gouvernement s'attaque quotidiennement et avec bien plus de violence, et qui auraient bien plus de raisons encore de protester et de manifester.

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