Foyer de Jeunes Travailleurs -- Paris 20e : La direction tombe sur un os01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Foyer de Jeunes Travailleurs -- Paris 20e : La direction tombe sur un os

85 jeunes travailleurs, apprentis ou étudiants vivent au foyer des « Hauts de Belleville » dans le 20e arrondissement de Paris. Le loyer y est d'environ 550 euros mensuels selon le type de chambre, dont 112 euros pour douze repas à prendre au self du foyer les soirs de semaine.

Début septembre, la rumeur courait à propos de décisions prises, pendant l'été, par la direction du foyer... et qu'elle gardait pour elle. Les résidents ont finalement appris que le foyer fermera ses portes au 1er mai 2015 pour rénovation, les mettant tous à la porte d'ici là. Et pour commencer, la direction s'en prenait au self, en les obligeant désormais à s'y inscrire à l'avance par écrit. Du coup, sa fréquentation a immédiatement chuté d'une bonne vingtaine par soir à... cinq, quatre, voire trois jeunes dînant dans un self désert. Car il fallait désormais être sûr qu'aucun problème au travail ou de transport n'empêcherait d'être là avant 19 h 45... sans cela, le repas était décompté, sans même y avoir touché !

L'idée s'est alors répandue de faire une pétition pour exiger le retour à l'ancien système, et en quatre jours, 40 résidents l'ont signée. Le lundi suivant, une dizaine d'entre eux la remettaient au directeur du foyer, surpris de voir ses décisions remises en cause et allant jusqu'à demander si vraiment cela dérangeait tant de devoir réserver la veille chaque dîner. Au cours d'une deuxième réunion deux jours après, la direction a su trouver les mots pour... soulever la colère et l'indignation, en se vantant du rôle « social » du foyer, tout en déclarant qu'aucune proposition de relogement ne serait faite aux résidents ; et d'oser se dire « fière de ses équipements » alors que le foyer tombe en ruines !

En réponse, 25 résidents se sont réunis et là toutes les réclamations accumulées depuis des mois sont sorties : la cuisine collective sans tables, ni chaises, ni four ; les toilettes communes d'un étage sans porte depuis quatre mois ; et les souris dont le nombre a depuis longtemps dépassé celui des résidents !

Jeudi 26 septembre, la direction a dû composer avec 27 résidents réunis face à elle : elle a dû revenir au self sans réservation. Et dès le lendemain, tables et chaises, plaques de cuisson et portes aux toilettes sont apparues ! Enfin, la discussion s'est engagée sur les solutions de relogement que le foyer devrait mettre en oeuvre pour qu'aucun ne se retrouve à la rue le 1er mai prochain.

La quarantaine de résidents ayant participé aux différentes réunions et à leur préparation ont ainsi pu faire reculer la direction et obtenir un minimum d'équipements vitaux pour vivre décemment au foyer. Il faudra aussi l'obliger collectivement à proposer des solutions de relogement, indispensables car il est très difficile, pour des jeunes en formation ou au début de leur vie professionnelle, de retrouver un logement accessible et digne de ce nom sur Paris.

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