Ébola : Il y a de l'argent pour tuer, pas pour soigner01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ébola : Il y a de l'argent pour tuer, pas pour soigner

Pendant que les bombardements à coups de missiles de croisière et d'avions de combat se poursuivent en Irak et en Syrie, l'ONU attend toujours le milliard de dollars nécessaire pour enrayer la propagation de l'épidémie d'Ebola en Afrique.

Cette somme est pourtant dérisoire au regard de celles consacrées par les grandes puissances à faire la guerre pour imposer leur ordre. Le budget de la Défense américain est de 661 milliards de dollars, soit 1,8 milliard par jour. Une demi-journée de ce que coûte l'entretien de l'armée américaine suffirait à sauver les milliers d'Africains qui vont être victimes de cette terrible maladie.

Obama a fini par promettre l'envoi de 3 000 hommes au Liberia, sept mois après que l'alerte pour Ebola a été donnée. Ils se font attendre. À Monrovia, la capitale, les cadavres des victimes jonchent les rues et risquent de contaminer le reste de la population, faute de véhicules et de personnel pour les évacuer. Pendant ce temps, toutes sortes d'engins militaires s'alignent sur les bases militaires américaines aux quatre coins du monde.

En France, François Hollande a annoncé l'installation d'un hôpital militaire en Guinée. Là aussi c'est bien peu, et cela coûte moins cher que quelques raids de Rafale. En 2013, le budget des opérations extérieures de la France, au Mali et en Centrafrique, se montait à 1, 25 milliard d'euros, davantage que la somme dont l'ONU aurait besoin pour éradiquer le virus.

Depuis le début de l'épidémie, l'indifférence des dirigeants des grandes puissances a été totale. Seules des organisations comme Médecins sans frontières ont aidé le personnel médical des pays frappés à combattre Ebola. La population des pays pauvres continue à recevoir de la part des grandes puissances plus de bombes et de mitraille que d'aide contre les maladies et la famine.

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