Continental : Pour la fermeture de l'usine de Clairoix, le groupe à nouveau condamné01/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2409.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental : Pour la fermeture de l'usine de Clairoix, le groupe à nouveau condamné

Quelque 300 ouvriers, ex-salariés de Continental Clairoix, rassemblés mardi 30 septembre au matin sur les marches du Palais de justice d'Amiens ont ovationné l'annonce du résultat du jugement de la cour d'appel.

Celle-ci confirme le jugement des Prud'hommes selon lequel il n'y a eu aucune raison économique à la fermeture de l'usine en 2009. Le groupe mondial Continental AG n'a pas connu la moindre difficulté, et il doit être considéré comme ayant été le véritable employeur des salariés licenciés, et non seulement sa filiale française. De plus, il n'a entrepris aucune action de reclassement avant de procéder aux licenciements des 1 113 salariés licenciés. Du coup le groupe devra payer des dommages et intérêts d'un montant de 20 000 à plus de 100 000 euros aux 683 salariés qui s'étaient portés en justice contre Continental.

Comme l'ont dit les prises de paroles devant le Palais de justice, cette nouvelle victoire morale s'inscrit dans la suite de la lutte opiniâtre menée et controlée démocratiquement de bout en bout par les travailleurs de Continental Clairoix. Ceux-ci ont su briser leur isolement, passer les frontières et maintenir la mobilisation jusqu'à aujourd'hui, plus de cinq ans après la fermeture de l'usine, chacun étant bien conscient d'être acteur et maître de cette lutte commune.

La direction française de Continental, à Sarreguemines, ose se plaindre du coût de cette condamnation et elle essaye de dresser les ouvriers de cette usine contre leurs camarades de Clairoix, alors que c'est elle qui les a escroqués. En effet, la direction du groupe Continental avait provisionné en Allemagne le montant du plan social et le coût estimé du jugement, et a donc déduit ces provisions de ses impôts. Mais la direction de sa filiale française a néanmoins ponctionné pendant des années des milliers d'euros sur les primes dues aux salariés de Sarreguemines, en prétendant encore qu'il fallait amortir le coût du plan social et du procès !

Pendant ce temps, le groupe affiche des résultats faramineux : des milliards de profits, des milliards de désendettement, des centaines de millions de dividendes distribués aux actionnaires. Le groupe vient d'ailleurs d'annoncer une augmentation de 30 % de ceux qu'il versera en 2014, avec une prévision au moins équivalente pour 2015.

Pour les travailleurs de Continental, cette nouvelle condamnation de leur patron ne peut qu'être un encouragement à se défendre et à faire payer cher, financièrement et socialement, toute tentative de mauvais coup de la direction.

Ceux de Clairoix, avec ceux des autres usines Continental qui le voudraient, se sont donné rendez-vous pour célébrer leur lutte le week-end des 22 et 23 novembre prochain.

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