Malgré le battage médiatique, malgré les déclarations de Valls, qui a tenté d'avoir le dernier mot, en tenant des propos forts pour tenter de faire croire qu'il n'avait pas cédé, les pilotes ont fait reculer la direction sur son projet de Transavia Europe. Car avec cette nouvelle branche de Transavia, la direction aurait pu employer des pilotes au statut d'un autre pays, nettement moins avantageux.

La direction avait même organisé un rassemblement en faisant croire que les autres salariés de la compagnie étaient hostiles à la grève des pilotes. Lors de ce rassemblement, très peu nombreux d'ailleurs, on a pu voir des permanents syndicaux, SNMSAC et CFDT, se faire passer pour des agents au sol qui se vantaient d'avoir fait « des efforts pour redresser Air France ». Ils ont certes fait des efforts... de collaboration avec la direction, mais pas beaucoup d'efforts au travail... qu'ils ont quitté il y a bien longtemps pour devenir des négociateurs permanents et des signataires d'accords.

Les pilotes ont marqué un premier point, même s'ils n'ont pas imposé l'ensemble de leurs revendications. Pour cela, il aurait fallu que les travailleurs d'Air France qui subissent les plans sociaux successifs ne se contentent pas d'observer les autres catégories en lutte, en ressassant rancunes et rivalités. Mais ils ne pourront compter que sur leurs forces, car les directions des syndicats, la plupart du temps soumises à la direction et à ses exigences, choisissent de cultiver les antagonismes entre salariés pour justifier leur passivité, cautionnant les choix des dirigeants de la compagnie.

À leur tour, les pilotes de la Lufthansa ont décidé de faire une grève d'une journée contre le recul de l'âge de la retraite qu'on veut leur imposer.

Qu'ils aient un salaire plus confortable comme les pilotes en fin de carrière, ou qu'ils soient au smic ou au chômage, les travailleurs subissent partout les même attaques. Heureusement, il y a des réactions. Mais le plus efficace serait de réagir tous ensemble.