Suite à un problème de vue, j'ai été amené à me rendre cet été au service des urgences de l'hôpital des Quinze-Vingts à Paris.

Je suis arrivé à 16 heures. La salle d'attente était bondée, il y avait environ 50 personnes, et un panneau annonçait six heures d'attente. Je me suis inscrit et j'ai demandé si je pouvais m'absenter ne serait-ce que pour aller chercher un en-cas. On m'a répondu qu'il ne fallait pas quitter la salle d'attente car, si un médecin jugeait mon cas plus urgent que les autres, je pourrais être appelé à n'importe quel moment.

Vers 21 heures, une infirmière nous a annoncé que les deux médecins qui restaient étaient appelés en salle d'opération et que, de ce fait, il n'y avait plus de médecin pour les urgences pendant environ deux heures et que l'attente n'était plus de six heures mais de sept. De nombreuses personnes, dont une femme âgée de 86 ans, sont parties sans soins, inquiètes de ne plus pouvoir rentrer chez elles à cause des transports. S'il y avait eu un cas très urgent à traiter, il n'y avait plus de médecin pour le faire. À 23 heures, deux médecins sont finalement arrivés. J'ai eu juste le temps d'attraper le dernier train pour rentrer chez moi.

Le sentiment général était à la colère, la plupart des gens étaient conscients que cette situation est due au désengagement politique et financier du gouvernement dans la santé.