Bien que l'Établissement français du sang (EFS), chargé de prélever le sang des donneurs bénévoles, soit d'une utilité vitale, il n'en est pas moins soumis aux exigences d'économies du gouvernement.

Récemment, sur France 3 Méditerranée, un responsable de l'EFS en appelait aux donneurs de sang potentiels, pour leur demander de se mobiliser. Il expliquait que la situation était préoccupante, les stocks de sang n'étant que de dix jours, au lieu des quatorze nécessaires.

Cette situation s'explique par la politique mise en oeuvre depuis des années. Au nom de la « maîtrise des coûts », les suppressions de postes d'infirmières, de médecins, mais aussi d'autres personnels se sont succédé, quels que soient les gouvernements. La plupart des intérimaires n'ont pas été embauchés.

Déjà, en janvier 2002, il y avait eu une alerte majeure à la pénurie de produits sanguins dans la région. La raison ? L'EFS venait de passer aux 35 heures, mais n'avait embauché personne pour compenser.

À chaque fois, les économies que l'on demande à l'EFS ont des conséquences graves, comme la suppression des collectes mobiles dans certains villages reculés des Bouches-du-Rhône, jugées pas assez « rentables », parce que ne « rapportant » que vingt-cinq poches de sang ou moins par collecte. Alors, à force de supprimer du personnel, on se retrouve en danger sanitaire.

Tous ceux qui se mobilisent pour donner leur sang ont bien raison, et font preuve d'infiniment plus de conscience que les ministres de la Santé successifs, qui justifient toutes les suppressions de postes.