Portugal : Une faillite bancaire évitée de justesse... jusqu'à quand ?06/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2401.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal : Une faillite bancaire évitée de justesse... jusqu'à quand ?

Vendredi 1er août, l'action de la banque Espirito Santo a chuté de plus de 40 % à la Bourse de Lisbonne. Au cours du week-end qui a suivi, les autorités portugaises se sont inquiétées pour finalement dégager 4,4 milliards d'euros au profit de la banque !

Cette somme, l'État portugais, lui-même très endetté, la prend dans l'enveloppe de 12 milliards mis à sa disposition par l'Union européenne en 2011, précisément pour sauver le pays de la faillite. L'argent public ne le reste donc pas très longtemps et va renflouer la plus grande banque privée du pays.

C'est pourtant au nom de cette « aide » européenne que les gouvernements portugais ont mené et mènent encore une guerre sociale à la population, en lui imposant des plans d'austérité à répétition. Mais ce qui est imposé aux classes populaires ne l'est pas aux capitalistes. Quand leur système financier est en danger, les politiciens à leur service, aujourd'hui au Portugal comme en 2008 dans bien d'autres pays, ne veulent plus entendre parler de dette, d'équilibre budgétaire et autres réductions des déficits. Ils mettent tout simplement à disposition de la grande bourgeoisie toutes les richesses disponibles, qui sont pourtant le fruit du travail de millions de salariés et des privations des retraités, et des chômeurs.

La banque Espirito Santo possède pour 80 milliards d'euros d'actifs - l'équivalent de la moitié du PIB du Portugal - dont une partie est pourrie. Mais parce que les banques, comme toutes les entreprises capitalistes, cachent aux États et à leurs concurrents l'état réel de leurs comptes, personne ne sait aujourd'hui quels sont les actifs pourris ni où ils se trouvent. Maintenant la question se pose de savoir si les 4,4 milliards d'euros que le Portugal vient d'injecter dans le système bancaire seront suffisants pour arrêter cette crise, même provisoirement, avant qu'elle ne se propage à d'autres banques et d'autres pays ; ou si le cantonnement des actifs pourris dans une structure créée spécialement pour les isoler sera efficace.

Ce que l'on sait en revanche, c'est que la grande bourgeoisie spécule à tout-va, investit ses milliards dans un système financier fou, qui lui rapporte plus que la production, même s'il saigne les populations et menace d'exploser à tout instant.

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