Vendredi 1^er août, accédant à la demande du propriétaire, la multinationale Emerson, la police a expulsé plus de 200 Maliens qui squattaient un immeuble inoccupé depuis des années à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Depuis, ils campent devant la mairie de la ville, réclamant qu'on leur trouve un local.

Ces travailleurs migrants font partie du Collectif des Bara qui s'est constitué dans la ville voisine de Montreuil. Il s'agit majoritairement de jeunes Maliens qui, comme d'autres, ont été contraints de migrer, souvent au péril de leur vie, afin d'assurer à leur famille et à eux-mêmes un avenir meilleur. Ils ont vécu des années en Libye, puis après l'intervention française et la chute de Kadhafi, ils ont subi une véritable chasse à l'homme et ont dû fuir en Espagne ou en Italie, avant d'en être chassés à nouveau par la crise économique et le chômage.

À Montreuil, ville où réside une importante communauté malienne, ces travailleurs vivent depuis des années dans des foyers d'hébergement d'urgence, dans la rue et dans des squats. Deux jeunes sont morts le premier hiver. En mai 2013, plus de deux cents d'entre eux avaient été expulsés d'un bâtiment, rue Rapatel, pourtant vide depuis des années. Depuis octobre 2013, d'autres expulsions ont eu lieu. Des familles sont à la rue à la Porte de Montreuil : une trentaine de familles, dont des enfants et des femmes enceintes, ont été expulsées du squat rue Girard et d'un immeuble du quartier populaire de La Noue.

Dans un autre squat, au 50 de la rue Wilson à Montreuil, l'association « Pour la recherche médicale » a obtenu elle aussi une expulsion imminente. Les membres du collectif sont mobilisés et déterminés à obtenir le droit au logement pour tous les migrants expulsés ou en attente d'expulsion, ainsi que leur régularisation.