Pour le gouvernement mettre les chômeurs « en situation en milieu professionnel » équivaut à les mettre à la disposition des patrons pour une durée d'un mois, renouvelable une fois, sans toutefois être salariés de l'entreprise qui les emploie. Ils n'auront pas de contrat de travail et reviendront à leur situation de chômeurs après cette « mise en situation ». Ils n'auront pas non plus de salaire puisqu'ils ne percevront que leur allocation chômage habituelle. En revanche, leur patron les soumettra aux contraintes de la production, y compris en cas de travail de nuit. Tout cela pour le bien des chômeurs évidemment, aux dires des bonnes âmes gouvernementales.

Même le député PS qui avait été le rapporteur de la loi en mars a tenu à se démarquer du gouvernement. Il a déclaré à la presse que, de son côté, il n'envisageait ce travail gratuit que pour deux semaines. Mais Rebsamen, le ministre du Travail, a entendu les désirs du patronat et met à leur disposition une main-d'oeuvre gratuite pour deux mois. On comprend alors qu'un réseau de 1 500 entreprises se soit porté volontaire auprès de Pôle emploi pour exploiter 5 000 chômeurs.