Cette aide, financée en partie par l'État, permet aux plus démunis de bénéficier gratuitement de l'aide d'un avocat. Tout le monde ne peut pas se payer un ténor du barreau aux honoraires exorbitants. Pour maintenir l'apparence d'une égalité devant la justice, l'État avait donc instauré en 1972 cette aide juridictionnelle, qui prend en charge les frais de procédure pour ceux qui n'ont pas de quoi les payer.

Le coût de cette aide a été de 345 millions d'euros cette année. Bien sûr, cela n'est rien comparé aux aides de toutes sortes dont bénéficie le patronat et qui se chiffrent plutôt en milliards. Mais enfin, l'heure est aux économies et Christiane Taubira a donc proposé de taxer les cabinets d'avocats pour financer l'aide juridictionnelle, entraînant une levée de boucliers de leur part.

En fait, il existe de grandes différences dans la profession, entre des gros cabinets d'avocats d'affaires, comme ceux d'un Jean-François Copé ou d'un Sarkozy, les plus petits, et les avocats indépendants qui assurent cette aide indispensable aux 9 millions de personnes ne pouvant pas payer un défenseur. Les premiers pourraient certainement contribuer au financement de l'aide juridictionnelle et au moins contribueraient alors à la défense des petits justiciables !

Reste que, comme pour les autres services publics, la justice est victime des plans d'économies destinés à financer les cadeaux aux plus riches... Ceux qui en pâtiront le plus seront les plus démunis et aussi les avocats qui veulent bien assurer leur défense. Tout le monde ne peut pas se payer le luxe, comme Sarkozy, de s'inviter à la télévision pour se défendre en direct.