Pas de groupe pour le FN au Parlement européen, mais ses idées nauséabondes y sont bien présentes02/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2396.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pas de groupe pour le FN au Parlement européen, mais ses idées nauséabondes y sont bien présentes

Malgré ses rodomontades après son succès aux élections européennes, Marine Le Pen n'a pas réussi à constituer un groupe d'extrême droite au Parlement européen, ce qui la prive de plus de 20 millions d'euros et de moyens matériels. Elle n'a pas réussi à fédérer autour d'elle suffisamment de partis de différents pays et n'a pu obtenir les élus de sept nationalités différentes nécessaires à la création d'un groupe.

Les partis avec lesquels le FN pouvait envisager de constituer un groupe ont en commun d'être contre l'Europe et certains rêvent de la détruire. Mais voilà, ils ne sont pas tout à fait les mêmes et professent différentes démagogies. Certains se contentent d'être europhobes, mais d'autres sont ouvertement antisémites, racistes, anticommunistes, voire misogynes, comme le parti polonais Congrès de la nouvelle droite, KNP, qui veut abolir le droit de vote des femmes. Ces nuances entre eux, si l'on peut dire, ont conduit Farage, le leader du Parti de l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip), à s'allier plutôt avec le démagogue et ex-comique italien Beppe Grillo qu'avec Le Pen car, a-t-il déclaré, « l'antisémitisme est dans les gênes du FN ».

Mais surtout une chose caractérise tous ces partis, c'est leur nationalisme. Seulement l'ultranationaliste français a des raisons de se trouver en contradiction avec l'ultranationaliste anglais, polonais ou néerlandais. Chacun défend sa petite boutique nationale, dont les intérêts divergent, y compris au Parlement européen.

Mais s'il y a bien une chose qu'aucun d'eux ne défend, c'est l'intérêt des travailleurs d'Europe et même des travailleurs de leur propre pays, qu'ils cherchent à diviser entre ceux qui ont la carte d'identité nationale et ceux qui ne l'ont pas, pour les affaiblir tous au profit du grand patronat.

Alors, il n'y a aucune perspective pour les travailleurs d'Europe qui se laisseraient tromper par la démagogie d'extrême droite quelle qu'elle soit, avec ou sans groupe au Parlement européen.

« Travailleurs de tous les pays unissons-nous », ce mot d'ordre est plus que jamais d'actualité.

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