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- Lutte ouvrière n°2396
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Leur société
Fillon annonce la couleur : Celle de la bourgeoisie
Ayant l'image de modéré auprès des plus réactionnaires, l'image de représentant de la « droite sociale » malgré ses cinq années à porter tous les mauvais coups de Sarkozy, il a donc chargé la barque au maximum en se présentant comme le digne successeur de ... Margaret Thatcher, de sinistre mémoire pour tous les travailleurs qui se souviennent des attaques répétées de la « dame de fer » contre le monde du travail en Angleterre. C'est donc du côté de la perfide Albion que Fillon est allé chercher une référence récente et clairement antiouvrière pour se distinguer des projets de rupture qu'affiche de son côté Sarkozy, dont le retour au centre du jeu à droite est rendu plus compliqué par les multiples affaires et sa récente garde à vue.
Fillon affirme vouloir mettre en place une « thérapie de choc », qui n'est autre que la défense brutale et sans fard des intérêts de la bourgeoisie.
Parmi les ingrédients de son plat épicé contre le monde du travail : la durée du travail limitée à... 48 heures dans le privé et à 39 heures pour les fonctionnaires, mais accompagnée de la suppression de 10 % des postes ; au niveau juridique, suppression de chapitres entiers du Code du travail et élargissement des motifs de licenciement économique ; la révision à la baisse de la revalorisation du smic ; et de nouvelles attaques contre les droits des chômeurs.
Versant patronal, les caisses de l'État seront largement ouvertes : 50 milliards supplémentaires de baisse de prélèvements, avec des réductions de cotisations sur tous les emplois, la diminution de l'impôt sur les sociétés et, cerise sur le gâteau, la suppression de l'ISF.
Pour financer le gavage de la bourgeoisie, entre autres la hausse de la TVA de 3 % et une réduction de 100 milliards des dépenses de l'État, accompagnée d'une privatisation des services publics.
En plus de se livrer une guerre entre eux, alors que leur parti est largement discrédité y compris auprès de l'électorat de droite, les dirigeants de l'UMP ont un problème supplémentaire. Il leur est aujourd'hui bien difficile de se distinguer du gouvernement Valls-Hollande, qui applique en s'en cachant de moins en moins le même programme, celui qui lui est dicté par une bourgeoisie rendue toujours plus rapace par la crise de son économie.