Tarifs EDF : Une hausse de prix annulée... pendant 24 heures !25/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2395.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tarifs EDF : Une hausse de prix annulée... pendant 24 heures !

Les consommateurs n'auront pas eu le loisir de se réjouir longtemps de l'annonce, le jeudi 19 juin par Ségolène Royal, de l'annulation de la hausse de 5 % des tarifs EDF prévue au 1er août prochain. « J'efface la hausse », avait-elle déclaré sur la chaîne BFM TV. Mais dès le lendemain, après une journée de chute du cours EDF à la Bourse, le Premier ministre lui-même a tenu à rassurer les marchés et les actionnaires en précisant que l'augmentation interviendrait en automne. Tout juste a-t-il été concédé qu'elle serait « d'ampleur plus faible que les 5 % qui étaient initialement prévus ».

Depuis plusieurs années, prenant prétexte des investissements à réaliser pour entretenir le parc nucléaire, EDF exige des gouvernements de pouvoir augmenter fortement les tarifs de l'électricité. En effet, ceux-ci étant encore réglementés, la décision dépend de l'autorité publique. C'est aussi la revendication des producteurs privés : des prix trop bas ne leur permettant pas de concurrencer EDF, il faudrait donc dans l'intérêt de la libre concurrence que les prix augmentent, affirment-ils... La Commission de régulation de l'énergie (CRE), une autorité soi-disant indépendante, relaie systématiquement leurs revendications sur toutes ces questions. Tous ces gens-là sont unanimes : c'est aux consommateurs de payer et d'alimenter ainsi leurs profits.

Pour défendre leurs intérêts, les entreprises de ce secteur peuvent aussi compter sur les plus hautes instances de l'État. En avril dernier, le Conseil d'État a jugé que les prix de l'électricité pratiqués entre fin juillet 2012 et fin juillet 2013 étaient « manifestement inférieurs au niveau auquel ils auraient dû être fixés en application des principes s'imposant aux ministres » et a donné deux mois au gouvernement pour faire payer aux consommateurs une facture « rétroactive » pour cette période !

Le gouvernement se dit contraint de céder aux exigences d'EDF mais il en est pourtant l'actionnaire ultra-majoritaire, contrôlant 84,5 % du capital. En fait, en tentant d'étaler les hausses de tarifs, le gouvernement voudrait limiter l'impopularité qui en résulte. Mais même cette petite concession lui est refusée par des capitalistes qui ne voient aucune raison de modérer leur appétit.

Partager