Permis de conduire : Les inspecteurs en grève25/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2395.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Permis de conduire : Les inspecteurs en grève

Mercredi 25 juin, les inspecteurs du permis de conduire étaient en grève contre la réforme du permis présentée par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Il s'agirait, selon ce dernier, de « faire en sorte que les jeunes puissent passer le permis de conduire avec moins de délais et à un coût moindre. »

L'obtention de ce permis est en effet une course d'obstacles et un gouffre financier pour la plupart des candidats. 40 % d'entre eux échouent et doivent attendre en moyenne quatre mois pour se représenter à l'examen, faute d'examinateurs en nombre suffisant. En attendant, ils reprennent des leçons et après plus de 30 heures de conduite, leur permis leur aura coûté entre 1 500 et 2 000 euros.

Le ministre annonce vouloir diviser par deux le délai d'attente pour repasser le permis après un échec. Mais il exclut la seule mesure qui le permettrait : créer des postes supplémentaires d'inspecteurs, comme le demandent les inspecteurs en grève et comme le préconisait un rapport récent sur le sujet. Il propose donc d'arriver à ce résultat en « réaménageant les modalités de passage de l'examen » et surtout en « redéployant les effectifs ». Cela veut tout dire.

Concrètement, le ministre propose par exemple que le déroulement de l'examen du code soit simplifié, pour qu'il prenne moins de temps, et que des retraités de la gendarmerie et de la police en assurent la surveillance, en remplacement des inspecteurs.

Par ailleurs la priorité serait donnée au permis voitures, le permis B, au détriment des autres examens, dont le permis poids lourds. À partir de 2015, la surveillance du code de la route ne serait plus assurée par des inspecteurs du permis de conduire, mais confiée à un prestataire agréé par l'État, autrement dit privatisée. Mais le ministre a assuré que le coût de cette évolution pour les candidats serait nul.

Le ministre propose également de permettre aux jeunes de commencer la conduite accompagnée à 15 ans au lieu de 16 ans, et de pouvoir ensuite passer le permis de conduire auto à dix-sept ans et demi.

Ces mesures, surtout marquées par la volonté du gouvernement d'économiser sur les dépenses - quelles qu'elles soient - bénéficiant à la population, amélioreront-elles la situation actuelle ? On peut en douter. Mais on sera de toute façon loin du compte.

Pour les jeunes, et d'ailleurs pour tous, la détention du permis de conduire est devenue indispensable, obligatoire ne serait-ce que pour trouver du travail. Au point que Pôle emploi ou certaines régions proposent des aides et des prêts aux jeunes et aux chômeurs pour les aider à l'obtenir.

En fait, la moindre des choses serait que la formation à la conduite et l'enseignement du code soient considérés comme un service public, intégrés au service de l'éducation et gratuits, comme doit l'être le reste de l'enseignement.

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