Les plans passent, le chômage des travailleurs âgés reste25/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2395.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les plans passent, le chômage des travailleurs âgés reste

Le gouvernement a annoncé son intention de prendre de nouvelles mesures lors de la « conférence sociale » du début juillet pour enrayer le chômage des travailleurs de plus de cinquante ans. Ils sont actuellement 774 000 inscrits à Pôle emploi, sans espoir de retrouver du travail, et leur nombre ne cesse d'augmenter. Mais on peut déjà prédire que cette énième variante du plan senior n'aura pas plus de succès que les précédentes car, comme celles-ci, elle est faite surtout d'aides au patronat. Ces incitations financières sont surtout une aubaine pour les entreprises qui auraient dû de toute façon embaucher un jeune. Il leur suffit alors de prétendre qu'elles le font former par un travailleur plus âgé pour toucher la subvention.

En effet, avec l'actuel contrat de génération cher à Hollande, un employeur qui embauche un jeune tout en gardant un travailleur âgé pour le former touche 2 000 euros par an d'aide pour le jeune et 2 000 autres pour le senior. Le gouvernement veut doubler la part liée aux seniors, la faisant donc passer à 4 000 euros. Il veut aussi faire bénéficier les chômeurs âgés d'un accompagnement renforcé de Pôle emploi, de contrats en alternance ou de contrats aidés, voire de stages en entreprise.

En fait tout cela a déjà été fait sous une forme ou sous une autre. Mais si tant de travailleurs âgés sont actuellement sans emploi, c'est bien parce qu'ils ont été licenciés ou que leur entreprise a fermé. La première mesure efficace serait d'empêcher les employeurs de mettre chaque jour de nouveaux contingents de travailleurs âgés au chômage en interdisant purement et simplement les licenciements. Et pour ceux qui sont aujourd'hui inscrits à Pôle emploi, il est bien hypocrite de parler, comme le fait le ministre du Travail François Rebsamen, de « changer le regard de la société ». Ceux qui peuvent embaucher, dans cette société, ce sont les patrons et il faut les y forcer en imposant la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.

Les plans annoncés, un jour contre le chômage des jeunes, un autre contre celui des seniors, ne sont que de la poudre aux yeux. On ne pourra enrayer le chômage des travailleurs âgés, comme celui de tous les travailleurs, sans prendre des mesures contraignantes envers le patronat, Exactement le contraire de toute la politique gouvernementale.

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