Ensemble contre les attaques25/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2395.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ensemble contre les attaques

Les intermittents du spectacle sont toujours mobilisés et des actions sont menées chaque jour, prenant des formes très diverses. Ainsi, lundi 23 juin au matin, une centaine d'entre eux sont partis à Roissy, le plus gros bassin d'emploi d'intérimaires de toute l'Île-de-France. Leur objectif était de sensibiliser et de mobiliser les intérimaires, les CDD des sous-traitants, les intermittents « hors spectacle ». En effet tous ces travailleurs précaires sont encore plus touchés par l'attaque du Medef, approuvée par la CFDT et FO et validée par le gouvernement.

Dans le spectacle, l'héritage de la grande grève de 2003, la lutte prolongée par la coordination jusqu'en 2006, une fédération CGT Spectacle assez combative et unitaire ont permis de relancer la mobilisation dès la renégociation de cet hiver. Mais, dans l'intérim, les travailleurs sont encore plus isolés, n'ayant souvent comme interlocuteur que leur chef d'agence, changeant régulièrement de collègues et très rarement syndiqués.

Le mouvement ne se veut pas corporatiste. Il veut rappeler qu'il est mobilisé contre l'ensemble des atteintes contre l'assurance chômage et si possible veut porter la mobilisation au coeur des lieux d'intérim. La distribution simultanée de milliers de tracts en plusieurs endroits de Roissy, cantines, parkings, guichets, dans les bureaux mêmes de l'aéroport, a été fort utile et enrichissante. La conscience de la précarité existe à Roissy, où le CDD est la norme, la sous-traitance l'habitude. Les travailleurs étaient donc très intéressés par les informations diffusées sur la réforme en cours d'agrément.

Au bout de deux heures, les 3 000 tracts épuisés, l'accès business class aux avions a été bloqué, générant un peu de panique chez les policiers de l'air et des frontières, pas habitués à être débordés dans la zone de contrôle des passagers où ils s'estiment tout-puissants. Puis, la photo prise et l'entrée des hommes d'affaires durablement condamnée, les intermittents sont repartis sous escorte policière prendre le RER vers Paris.

Arrivés à la station Parc-des-expositions à Villepinte, tout le monde est redescendu pour envahir simultanément les nombreuses agences d'intérim qui font face à la gare, à la rencontre des intérimaires pour une explication de la réforme, l'invitation à se syndiquer et à sortir de l'isolement, et une discussion avec le personnel. Une mise au point a eu lieu avec le DRH de CRIT, dont les méthodes semblent particulièrement dures, plus encore contre les délégués syndicaux.

Ce n'est qu'en fin d'après-midi que les intermittents sont repartis pour rejoindre l'assemblée générale du soir, avant la manifestation avec les cheminots du mardi 24 juin et la manifestation interprofessionnelle du jeudi 26, jour où le ministre du Travail prétend agréer l'accord. D'autres se préparent, car l'été risque d'être intense.

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