Cour des comptes : Attaque en règle contre les travailleurs25/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2395.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cour des comptes : Attaque en règle contre les travailleurs

Jeudi 19 juin la Cour des comptes a publié son rapport annuel sur les finances publiques. Si les magistrats approuvent, on s'en serait douté, le plan d'économies de cinquante milliards d'euros proposé par le gouvernement, ils critiquent son imprécision. Hollande, Valls et consorts ne diraient pas assez clairement dans quelles poches ils vont voler de quoi engraisser plus encore le capital. La Cour des comptes propose donc des solutions.

Tout d'abord il faudrait selon elle non seulement continuer à bloquer les salaires des fonctionnaires, mais aussi en réduire le nombre. 150 000 postes ont été supprimés dans la fonction publique d'État depuis 2007, mais ce n'est pas assez ! Il faudrait aussi augmenter leur temps de travail, par exemple en supprimant deux jours de congés, bloquer leur avancement, étendre aux fonctions territoriale et hospitalière les coupes pratiquées dans la fonction publique d'État.

Il faudrait aussi renvoyer les malades chez eux le jour même de leur opération, réduire les indemnités journalières, couper dans les remboursements de transports, réorganiser les hôpitaux, supprimer quatre mille postes dans les caisses de Sécurité sociale en développant la feuille de soin informatisée.

Il faudrait encore plus concentrer, c'est-à-dire réduire, les services offerts par les collectivités territoriales, supprimer des postes, réduire les missions.

Bref, pour, selon les termes consacrés, « assainir les finances publiques », il faudrait supprimer des dizaines de milliers d'emplois utiles à la population, laisser la vie sociale aller à vau-l'eau, réserver la médecine aux riches, étrangler les travailleurs des fonctions publiques.

Le président de la Cour, Didier Migaud, a commenté ce rapport dans un discours où il qualifie son institution de « vigie indépendante des finances publiques ». Qu'elle soit indépendante du PS, dont Migaud est issu, de l'UMP, qui l'a nommé à ce poste, et des autres coteries qui font profession de gérer les affaires de la bourgeoisie, c'est bien possible. Cela ne l'empêche pas de se sentir, comme le reste de la haute administration, entièrement au service du grand patronat et du système financier. Toujours prête à enjoindre à l'État de consacrer ses ressources à payer les banquiers, la Cour des comptes sait aussi qui il faut faire payer : la population.

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