« Quand on prend des engagements, on les tient », a déclaré le ministre de l'Économie Michel Sapin devant un parterre de patrons, au moment où les entreprises commencent à bénéficier de la réduction d'impôt du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE). Sept milliards d'euros ont été ou sont en passe d'être versés. Douze milliards doivent ainsi être distribués pour l'année 2014, 40 milliards au total jusqu'en 2017.

Le montant de la somme varie selon différents critères, dont la taille de l'entreprise, mais pour certaines, c'est carrément le gros lot, avec un cadeau pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions d'euros. De plus, s'est félicité le ministre, il n'y a eu que 17 jours en moyenne entre le dépôt du dossier et la réception de l'argent. Les travailleurs, qui voient leurs demandes d'allocations traîner en longueur parce que les organismes payeurs n'ont pas assez de personnel et qu'il manque toujours une pièce, apprécieront...

Le CICE avait été présenté comme une aide au patronat pour lui permettre d'être compétitif à l'exportation et, à terme, d'embaucher du personnel. Mais les patrons, par la voix du Medef entre autres, ne se sont jamais engagés sur quoi que ce soit en termes de créations d'emplois. Le gouvernement n'en a pas moins parlé ensuite de Pacte de responsabilité pour les nouveaux cadeaux faits au patronat, sans même exiger de lui une contrepartie.

Oui, comme le dit si justement Sapin, le gouvernement tient ses engagements vis-à-vis des patrons, tandis qu'eux ne se sentent tenus à aucune obligation, ni vis-à-vis de lui ni vis-à-vis de la société en général.

Marianne LAMIRAL