Baisse d'impôts : La paille et la poutre25/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2395.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse d'impôts : La paille et la poutre

Lors de l'examen du budget rectificatif 2014 par l'Assemblée, commencé lundi 23 juin, les députés socialistes ont pris soin de mettre en avant le vote d'une baisse des impôts sur le revenu. Elle devrait toucher selon eux 3,7 millions de foyers fiscaux, dont 1,9 seraient totalement exonérés.

Les chiffres annoncés sont ronflants, et les baisses vont sans doute soulager un peu l'angoisse de centaines de milliers de familles qui se sont retrouvées imposables ces dernières années sans pour autant avoir gagné plus, du simple fait du gel du barème des impôts depuis 2012. En réalité, ce ne sera qu'un retour à la situation antérieure pour des millions de travailleurs qui, encore récemment, ne payaient pas d'impôt sur le revenu du fait de la faiblesse de leurs salaires ou pensions.

Mais la réduction annoncée va rester des plus modestes. Il faudra gagner moins de 1,1 fois le smic pour en bénéficier, à peine de quoi vivre. Même une mesure comme la suppression pour un an du gel des aides au logement n'a été acceptée par le gouvernement qu'à condition d'être compensée par d'autres économies.

Il en faudra beaucoup plus pour faire oublier toutes les hausses d'impôts mises en place par les gouvernements, ne serait-ce que depuis l'arrivée de Hollande à la présidence : baisse du plafond du quotient familial, intégration dans le revenu de la part patronale de la complémentaire santé, taxe sur les retraités pour financer le plan d'autonomie, fiscalisation de la majoration de pensions de retraite pour les parents de famille nombreuse ; et surtout la hausse de la TVA, qui représente à elle seule près de 5 milliards de taxes supplémentaires.

Au total, la baisse de l'impôt sur le revenu ne devrait réduire les rentrées dans les caisses de l'État que d'à peine plus d'un milliard. Au même moment, le patronat touchera 50 milliards d'euros de cadeaux supplémentaires, entre le CICE et le pacte de responsabilité. Et, dans le même temps, les 50 milliards d'économies prévues dans le budget de l'État feront disparaître autant de moyens pour les services publics.

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