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- Lutte ouvrière n°2395
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Dans les entreprises
3 Suisses - Croix (Nord) : Non aux licenciements !
La direction des 3 Suisses international va supprimer d'ici la fin de l'été plus de 200 postes sur les 409 salariés que comptaient encore l'enseigne appelée 3 Suisses France. Ces licenciements et ces suppressions de postes se rajoutent aux centaines d'autres que les actionnaires des 3 Suisses ont imposées depuis dix ans.
Il y a dix ans, 3 Suisses formait une seule entreprise de plus de 2 000 salariés. Depuis, elle a été scindée en différentes enseignes, toutes travaillant pour le même groupe mais avec des noms et des conventions différentes (Dispéo et Mondial Relay pour la logistique et l'expédition, Taylormail pour le courrier, BtoC pour le web ou la relation clients). L'enseigne appelée 3 Suisses France comptait encore 409 salariés, qui s'occupaient des achats, des services administratifs de l'ensemble du groupe.
Le prétexte invoqué par la direction pour ces licenciements est la perte en cinq ans de plus de 300 millions d'euros par les 3 Suisses. Mais elle n'est qu'un artifice comptable. D'abord, la cascade d'entreprises sous-traitantes permet de jongler sur les différentes comptabilités des enseignes. De plus, la famille Mulliez, la même qui est à la tête du groupe Auchan, a revendu ses parts (45 %) au 1er janvier 2014. Le montant de la transaction entre Mulliez et Otto, désormais unique actionnaire du groupe des 3 Suisses, n'a pas été rendu public, mais sans aucun doute le coût de la cession s'est répercuté sur les résultats de l'entreprise.
Ainsi, les pertes annoncées sont des prétextes pour licencier. La direction a proposé des préretraites à 80 % du salaire pour ceux de plus de 57 ans, mais cela ne concerne qu'une minorité. Dans une situation similaire, les travailleurs de La Redoute se sont mobilisés ces derniers mois pour obtenir la préretraite à 55 ans, des indemnités extralégales de 20 000 euros et des congés de formation de dix-huit mois pour les plus anciens.
Les licenciements aux 3 Suisses sont scandaleux. Les actionnaires présents et passés, les familles Mulliez et Otto, sont multimilliardaires. Elles devraient payer.