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- Lutte ouvrière n°2393
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Dans le monde
Pakistan : Condition des femmes Une barbarie institutionnalisée
Comment ne pas être révolté par la mort de Farzana Parveen, cette Pakistanaise de 25 ans lapidée par son père, ses frères, des cousins, sous les yeux de la police, à l'entrée d'un tribunal de Lahore, pour avoir épousé un homme sans l'autorisation de sa famille ? Il faut remonter la chaîne des responsabilités qui conduisent à de tels assassinats, un millier par an dans ce pays.
Le Pakistan a été séparé de l'Inde par la politique du « diviser pour régner » de l'impérialisme britannique lors de l'indépendance en 1947. Plus de la moitié de la population est totalement illettrée, la proportion d'enfants non scolarisés est l'une des plus élevées du monde. En 1979, quand l'URSS avait envahi l'Afghanistan, l'armée pakistanaise avait été chargée par les États-Unis d'allumer un contre-feu en armant les seigneurs de guerre islamistes, ce qui passait par le renforcement des partis islamistes pakistanais. Les lois contre le blasphème et des éléments de la charia furent inscrits dans la constitution.
Mais, une fois les combattants islamistes pakistanais revenus de l'Afghanistan, ils s'affrontèrent entre eux, avec le soutien de différentes fractions de l'armée pakistanaise. À partir de 2001, le soutien apporté par le régime pakistanais à l'invasion de l'Afghanistan par les forces impérialistes renforça encore l'extrême droite islamiste, qui se donna des allures « anti-impérialistes ». Ses bandes armées devinrent les véritables arbitres de la vie politique pakistanaise, ce qu'elles sont encore aujourd'hui.
L'assassinat de Farzana Parveen met en cause le régime pakistanais, mais tout autant les responsables des pays dits civilisés qui n'ont cessé de renforcer, directement ou indirectement, une extrême droite qui agit pour que perdure l'oppression barbare des femmes de ce pays.