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- Lutte ouvrière n°2393
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Leur société
Impôt : L'État ne saigne pas les riches
Des dirigeants de grandes entreprises du CAC 40 s'exilent aux États-Unis, quand ils cherchent à être au plus près d'un marché à conquérir et des responsables locaux qu'ils veulent influencer. Mais les dirigeants venus de l'étranger bénéficient aussi de conditions fiscales des plus attractives.
Il s'agit de leur donner des raisons sonnantes et trébuchantes de prendre la tête de grandes entreprises françaises. Ces mesures fiscales ont été inventées en 2006 pour attirer ici des grands patrons, grands amateurs de revenus lourds et d'impôts légers. Peuvent en bénéficier les dirigeants qui n'ont pas habité en France depuis cinq ans.
C'était le cas de Chris Viehbacher, directeur-général de Sanofi. Ayant la nationalité canadienne et allemande, il a bénéficié de ces conditions fiscales avantageuses : 30 % de sa rémunération échappant au fisc, abattement supplémentaire de 20 % et aucun impôt sur la fortune. Mais cette fiscalité complaisante a une durée de vie limitée : cinq ans. Coïncidence, arrivé au terme de ces cinq ans, le directeur-général de Sanofi vient de s'installer à Boston, aux États-Unis où, n'en doutons pas, l'attend certainement, entre autres avantages, une fiscalité tout aussi légère !
Il paraît que cet exil des dirigeants d'entreprises françaises préoccupe le gouvernement. La direction du Trésor a donc été invitée, il y a quelques semaines, à plancher sur « l'attractivité de la France en matière de centres de décision ». N'en doutons pas, il devrait en sortir de nouveaux avantages pour rendre la destination France encore plus alléchante aux dirigeants d'entreprise, nouveaux arrivants.
Un exemple de plus du fait que ce gouvernement, comme le précédent, se met en quatre pour les patrons...