Lors de sa déclaration de politique générale, Valls avait promis pour le 1^er janvier 2015, dans le cadre du Pacte de responsabilité, la suppression des charges payées par les employeurs de salariés payés au smic. Selon le journal Les Échos, qui cite un conseiller gouvernemental, « les charges patronales seront réduites à zéro au niveau du smic, pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Autrement dit, les nouvelles réductions de cotisations seront un peu plus importantes pour celles qui ont plus de 20 salariés. »

En vertu de la « réduction Fillon sur les bas salaires », les patrons qui emploient moins de 20 salariés bénéficient jusqu'à maintenant pour ceux payés au smic d'un allégement de cotisations sociales plus important que ceux qui emploient plus de 20 salariés.

Dorénavant, la réduction de cotisation sera la même, quelle que soit la taille de l'entreprise : pour l'artisan comme pour les actionnaires de la multinationale, la cotisation sera réduite... à zéro.

La disparition de l'avantage fiscal accordé aux petites entreprises par rapport aux grandes, est une vieille revendication du patronat, du moins des patrons des grandes entreprises. Valls leur donne donc satisfaction.

Les exonérations de cotisations sur les bas salaires ont coûté au total plus de 20 milliards d'euros en 2012, en 2013, et coûteront autant en 2014 selon les estimations de la Sécurité sociale. Ce montant devrait être augmenté, à partir de 2015, du coût du nouveau cadeau au patronat, évalué à 4,5 milliards d'euros par Valls lui-même. Ce sont les retraités, les fonctionnaires, les bénéficiaires de prestations sociales, etc, dont Valls a annoncé le gel des ressources, qui vont en faire les frais.