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- Lutte ouvrière n°2391
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Dans les entreprises
Technicolor - Rennes : Débrayages sur les salaires
Depuis le jeudi 15 mai, plusieurs débrayages ont eu lieu à l'occasion des réunions de négociation sur les salaires. Ces débrayages rassemblent à chaque fois une centaine de salariés sur les 500 que compte le centre. Ce ne sont pas toujours les mêmes qui y participent, témoignant par là du mécontentement sur les salaires.
L'année dernière, près de deux cents travailleurs du centre de Rennes n'ont pas eu d'augmentation du tout, et beaucoup d'autres moins de 1 %. À l'autre bout de l'échelle en revanche, les rémunérations explosent. Les quelques dizaines de cadres dirigeants du groupe ont des augmentations à deux chiffres, comme le PDG, dont le salaire a augmenté de 70 % l'an dernier. Visiblement, Technicolor est une affaire rentable. En témoignent les quelque 280 millions d'euros que le groupe a payés l'an dernier aux banques au titre du remboursement anticipé et des taux d'intérêts de la dette.
L'austérité salariale prêchée par des cadres dirigeants, qui eux sont bien servis, devient de plus en plus insupportable à nombre de travailleurs. De plus, les salariés viennent de découvrir que l'an dernier la direction a alloué aux augmentations de salaire un budget plus important qu'initialement annoncé. Or, la politique salariale étant presque entièrement individualisée, la plupart d'entre eux n'en ont pas vu la couleur, d'où un fort sentiment d'injustice.
Les travailleurs qui se mobilisent réclament une augmentation de 200 euros par mois garantie à chacun. C'est leur façon de refuser le diktat patronal, de relever la tête et d'opposer la lutte collective à l'individualisation voulue par le patron.