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Dans les entreprises
MyFerryLink : Les salariés dans la tempête de la concurrence
MyFerryLink est une société coopérative et participative (scop) créée il y a deux ans, lorsque l'État français a coulé SeaFrance (la SNCF en était l'actionnaire principal) avec ses 1 000 salariés. Eurotunnel a racheté les ferries de SeaFrance et les loue à la scop. Mais la commission de la concurrence britannique considère que l'ensemble Eurotunnel-MyFerryLink dépasse maintenant les 50 % de parts de marché et fausserait la concurrence dans le marché du trafic transmanche que se disputent aussi les compagnies Louis-Dreyfus-DFDS et P&O.
La maire UMP de Calais, le député PS et l'ancien maire PC de Calais, ont accusé « les Anglais » de vouloir faire la loi en France et de détruire l'emploi ! Le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a dénoncé cette « décision injuste », et proclamé qu'il allait la contester auprès de son homologue anglais. La maire voudrait même emmener une délégation protester à Londres.
Quelle hypocrisie, alors que l'État français, sous la responsabilité de l'UMP et du PS, a supprimé de nombreux emplois avec le sabordage de SeaFrance, bien avant que la commission de la concurrence britannique ne menace MyFerryLink !
Les travailleurs de MyFerryLink, inquiets à juste titre, ne peuvent faire confiance à aucun de ces politiciens pour se défendre ; ils ne peuvent compter que sur leur mobilisation et leur détermination. Et pour être plus forts, il faudra que se regroupent les salariés du transmanche, qui ont des intérêts communs même s'ils ont des patrons différents.