L'affaire Bygmalion et ses éclaboussures28/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2391.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'affaire Bygmalion et ses éclaboussures

De rebondissements en rebondissements, l'affaire Bygmalion a fini par atteindre Jean-François Copé, qui, mardi 27 mai, a été démis, viré même, de la présidence de l'UMP par le bureau politique de ce parti.

Contre toute évidence Copé clame qu'il est profondément intègre et ses concurrents affirment qu'eux-mêmes n'étaient au courant de rien et sont blancs comme neige.

L'affaire Bygmalion a débuté fin février. Cette société, fondée par des proches de Copé, avait été chargée d'organiser « l'événementiel » de la campagne électorale de Sarkozy pour la présidentielle de 2012. Dans un premier temps, elle avait été accusée d'avoir surfacturé ses prestations à l'UMP pour un montant de 8 millions d'euros. Copé avait alors poussé les hauts cris, parlant de « coup monté ignoble ». Courant mai, on apprenait que des factures avaient été adressées à l'UMP, correspondant à quelque 80 événements, dont certains avaient d'autant moins laissé de traces dans le parti qu'ils étaient totalement fictifs. Copé s'était alors défendu en disant qu'il ne se souciait pas de l'intendance et que de toute façon, en 2012, ce n'était pas lui qui était à la tête de l'UMP, renvoyant ainsi la patate chaude à Sarkozy.

On apprend maintenant que des factures, d'un montant de 11 millions d'euros, avaient été indûment adressées à l'UMP dans le but de masquer les dépassements de frais de campagne de Sarkozy. C'est que, selon l'ex-sous-directeur de campagne de Sarkozy qui a vendu la mèche, « il est impossible de faire une campagne électorale avec seulement 22 millions d'euros » - somme légalement autorisée ! Du côté de Bygmalion, on se défend aussi, ses dirigeants disant avoir été victimes de chantage : ou ils acceptaient de faire de fausses factures, ou ils n'étaient pas payés.

Il est désormais évident que les juges démontreront que la campagne électorale de Sarkozy a été financée par des fausses factures. Les chefs du parti, Sarkozy, Fillon, Juppé, Raffarin et les autres le savaient forcément. Cela ne les avait pas empêchés de soutirer à leurs partisans onze millions d'euros pour combler les comptes de cette campagne.

Ces gens, chiens de garde des capitalistes, habitués eux-mêmes à vivre dans le luxe, sont par profession capables de mentir comme des arracheurs de dents. Et surtout, au milieu de la valse des millions, ils continueront, dans l'opposition, à prêcher l'austérité aux travailleurs, revenus au gouvernement, à l'imposer.

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