Mardi 20 mai, une vingtaine de facteurs de Fleury-les-Aubrais se sont mis en grève pour protester contre douze suppressions de postes, sur la trentaine de facteurs et la cinquantaine de postiers que compte le centre.

La direction veut profiter du déménagement du centre au mois de juin pour supprimer sept postes de facteur et cinq à la « cabine », un petit service de tri. Ce sera des chômeurs en plus, mais aussi une dégradation des conditions de travail pour ceux qui restent, avec des tournées plus longues et une plus grande flexibilité.

Du mardi au samedi, les grévistes se sont retrouvés chaque matin au piquet de grève pour reconduire le mouvement. Ils se sont aussi rendus sous les fenêtres de la direction à La Source pour faire entendre leur colère.

Grâce à l'armada de cadres appelés en renfort, les plis électoraux ont été à peu près distribués, comme La Poste en a l'obligation, mais cela s'est fait en partie au détriment du reste du courrier. Des intérimaires ont aussi été appelés en renfort. Pourtant, à chaque fois que du personnel supplémentaire a été demandé, la direction s'est refusée à embaucher en fixe. D'ailleurs un des slogans criés par les grévistes était : « Des embauches pour les CDD. »

La direction, espérant intimider les grévistes, a fait appel à des huissiers pour faire constater un délit d'entrave. Le directeur, alors qu'il offrait des croissants aux postiers qui travaillaient, s'est permis d'ironiser : « C'est autre chose que je vais distribuer à ceux de dehors », en parlant des assignations au tribunal. Mais les grévistes, de leur côté, ont fait constater par l'inspection du travail que la direction ne respecte pas la réglementation du travail, en embauchant des intérimaires pour briser la grève ! Au bout du compte, la direction, par ses menaces et son mépris, n'a réussi qu'à alimenter la colère des grévistes.

Si la direction cette fois n'a pas cédé, les postiers sont fiers d'avoir relevé la tête et montré leur refus des dégradations que la direction veut leur imposer.