Union européenne : Aux petits soins pour les armateurs22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Union européenne : Aux petits soins pour les armateurs

Le 7 mai, les ministres responsables des transports maritimes des 28 pays européens se sont réunis à Athènes. Ils ont voté à l'unanimité un plan d'organisation de ce secteur pour les années à venir. En cette période d'élections et de discussions autour de ce qu'est et n'est pas l'Union européenne, cette déclaration est assez démonstrative.

Elle commence par des condoléances adressées au gouvernement coréen à propos du naufrage ayant causé la mort de trois cents passagers. Elle poursuit avec la mention des naufrages répétés de bateaux d'immigrants aux abords des côtes européennes, se contentant là encore de déplorations. Elle continue, à l'initiative paraît-il du ministre français, en soulignant l'importance d'une bonne instruction des marins, sans toutefois donner le moindre moyen d'y parvenir. De même, la déclaration estime que l'existence d'une convention internationale du droit des marins est une excellente chose, déplore qu'elle ne soit pas plus respectée, mais ne donne aucune consigne pour qu'elle le soit, même pas dans les ports d'Europe.

Après toutes ces déclarations sans contenu et sans effet, on passe aux choses sérieuses. Les aides diverses aux armateurs, dont l'exonération de cotisations sociales, sont maintenues, sous prétexte de concurrence des marines des pays pauvres. Les transformations obligatoires des navires pour cause de lutte contre la pollution et raisons de sécurités sont subventionnées. Les installations portuaires seront modifiées à cet usage sans qu'il en coûte rien aux armateurs. Les nouvelles lignes de transport maritime, dites autoroutes de la mer, seront subventionnées. Les États paieront les frais, les armateurs garderont les bénéfices.

L'association des armateurs européens a applaudi cette initiative selon le terme de son communiqué. Manifestement, ces gens étaient réunis pour discuter et régler quelques problèmes d'une catégorie de capitalistes et se sont comportés en fidèles exécutants de leurs volontés. Ce n'est pas « l'Europe » qui a parlé par la voix des 28 ministres, mais les compagnies maritimes privées, les armateurs, les banquiers qui investissent dans ce secteur qui ont fait valoir leurs intérêts. Quant aux marins, ils repasseront.

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