Turquie : « Les ouvriers meurent, le capital profite »22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Turquie : « Les ouvriers meurent, le capital profite »

L'abaissement du prix de revient de la tonne de charbon de 130/140 dollars pour l'État à 23,8 dollars, avec les « méthodes de travail du secteur privé » tant vantées par Soma Holding et son patron, a causé la mort de centaines d'ouvriers.

Comme tous les patrons, celui de Soma Holding ment. Même alors que l'on menait les corps des mineurs au cimetière, il continuait de mentir. Il a menti en parlant de l'explosion d'un transformateur, menti en disant qu'il n'y avait dans la mine que 200 à 300 travailleurs, il ment en déclarant que toutes les mesures de sécurité avaient été prises. Avec lui, des prétendus spécialistes jusqu'aux politiques, tous ceux qui soutiennent ce système de profits mentent et continuent de mentir.

Sous le nom de « système de redevance » se cache un système de sous-traitance de cette mine, propriété d'État, au secteur privé. Ses patrons, pour augmenter la production en s'asseyant sur les droits ouvriers, les font travailler sous un grand nombre de statuts différents. Après quoi, avec l'appui des responsables politiques, ils adaptent les lois à la situation. Les patrons conseillent les politiques, les gouvernements, les représentants de l'État, font pression pour les plier à leurs demandes. Et ils trouvent encore de nombreuses complicités.

Voilà pourquoi le Premier ministre Erdogan a fait son possible pour brouiller les cartes, prenant l'exemple des accidents du siècle dernier et déclarant que les accidents mortels sont inévitables dans les mines, pour jeter un voile sur les responsabilités des patrons et pour les protéger. Mais c'est aussi la raison de la révolte qui a fait manifester les mineurs de Soma et qui a entraîné des manifestations dans toute la Turquie, d'Istanbul à Ankara et d'Adana à Izmir.

Partager