SNCF : La journée du 22 mai, contre les attaques en cours et à venir22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : La journée du 22 mai, contre les attaques en cours et à venir

Jeudi 22 mai, les cheminots étaient appelés par leurs principaux syndicats à faire grève - pour certains secteurs - et à manifester à Paris contre le projet de réforme de la SNCF actuellement en cours d'élaboration et qui va être soumis au Parlement en juin prochain.

Ce projet de réforme a pour objectif de rendre la SNCF concurrentielle avant l'ouverture du secteur du transport voyageurs à la concurrence, prévue en janvier 2019. Pour cela, la direction veut soutirer aux cheminots un milliard d'euros de rentabilité supplémentaire par an, et donc continuer les attaques sur les effectifs, les salaires, les conditions de travail, les retraites.

Les cheminots veulent protester contre ces attaques, mais aussi contre toutes celles qu'ils subissent déjà au quotidien depuis des années. Alors que le nombre de trains est resté sensiblement le même, et que le nombre de voyageurs a même augmenté, les effectifs ont fondu au fur et à mesure des départs en retraite non remplacés. Un nouveau plan de départs dits « volontaires » va encore accélérer cette érosion, en tentant de pousser les plus vieux vers la sortie avant la retraite, moyennant une prime de départ bien limitée.

La situation de sous-effectif chronique qui découle de ces suppressions d'emplois, ainsi que la volonté de la direction d'augmenter systématiquement la productivité, entraînent la dégradation des conditions de travail comme de la sécurité, dans les ateliers comme sur les voies.

Cette offensive de la direction de la SNCF, et derrière elle du gouvernement, puisque la SNCF est une entreprise 100 % publique, n'est pas isolée. Ce sont aujourd'hui tous les travailleurs, du public comme du privé, qui subissent des attaques similaires. Partout, les effectifs fondent, les salaires sont bloqués, les conditions de travail et de sécurité de ceux qui restent se dégradent, etc.

Une riposte d'ensemble s'impose, mais ce n'est pas la perspective mise en avant par les syndicats de la SNCF, comme d'ailleurs des autres catégories de travailleurs.

À la SNCF, un mouvement général serait indispensable, pour des revendications qui le sont tout autant. De telles revendications sont quotidiennement formulées par les cheminots. Il s'agit du refus de la baisse des effectifs et des conditions de travail dégradées, de la nécessaire augmentation des salaires. Ces revendications rejoignent celles de l'ensemble des travailleurs. Mais au lieu de cela chaque syndicat a sa propre réforme du ferroviaire à proposer. Tous s'accordent à mettre en avant le sauvetage du « statut »... comme s'il avait jusque-là protégé les cheminots des attaques de la direction. La CGT comme SUD-rail appellent la direction et le gouvernement à ouvrir un « vrai débat »... comme si le gouvernement Hollande-Valls était prêt à discuter de quoi que ce soit.

Les cheminots qui seront mobilisés le 22 mai auront au moins exprimé leur colère, une colère qui devra aussi se généraliser et rejoindre celle d'autres catégories de travailleurs. « Tous ensemble, tous ensemble ! » était le slogan des cheminots. Il doit le rester.

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