« Un frein à la compétitivité des entreprises » qui va « à l'encontre du pacte de responsabilité », tel est, pour les patrons de la fédération de la plasturgie, le compte pénibilité censé être mis en place dans les entreprises avant 2015.

Ce dispositif, taillé sur mesure au moment de la réforme des retraites pour qu'une confédération syndicale - la CFDT - lui donne son aval, n'apporte pourtant guère de soulagement aux travailleurs soumis à des conditions de travail d'un autre âge.

Mais c'est encore trop pour les patrons de la plasturgie, un des secteurs industriels, avec le bâtiment, où les travaux durs et les conditions éprouvantes sont fréquents, de jour comme de nuit. Pour le directeur des affaires sociales de la fédération de la plasturgie, « les facteurs de pénibilité sont inhérents à nos métiers (...). Nous devons faire tourner nos machines 24 heures sur 24 pour les amortir ».

Ces patrons demandent donc le report de la date d'entrée en vigueur des mesures légales sur la pénibilité, et même quelques ristournes correspondant aux dépenses qu'ils auraient engagées pour... former les salariés ou verser quelques primes compensatoires.

Le dossier est soumis à Michel de Virville, médiateur nommé par le gouvernement sur le sujet. Sachant la façon dont a été réglé, il y a quinze ans, le sort des salariés de Renault Vilvorde dont il était le directeur, on se doute que les intérêts de ces messieurs sont en de bonnes mains.