Les Mulliez : De pôvres patrons22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les Mulliez : De pôvres patrons

La famille Mulliez ne fait pas souvent parler d'elle dans la presse, mais quand elle le fait, le résultat est saisissant. Le 30 avril, dans une interview, un des rejetons de cette famille, Régis Mulliez, se définissait comme un « pauvre actionnaire ». Sans rire !

Cette famille gère, à travers un montage financier aussi complexe qu'opaque, une cinquantaine de marques comme Auchan, Décathlon, Leroy-Merlin, Boulanger, Kiabi, Pimkie, Flunch, Atac, Norauto, Kiloutou, Phildar, etc. Le tout représente un chiffre d'affaires de 80 milliards d'euros et la fortune de la famille est estimée à 28 milliards d'euros. Non seulement le groupe fait des bénéfices, mais en 2013, au nom du crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), le gouvernement Hollande a versé à Auchan France 44 millions d'euros. Et les Mulliez, trouvant encore que les impôts en France sont trop élevés, se sont installés majoritairement en Belgique, pour profiter comme le disait cyniquement Régis Mulliez « des droits acquis de non-taxation des plus values et de respect des entrepreneurs. »

À travers le monde, le groupe exploite directement dans ses différentes filiales 470 000 travailleurs. Et Auchan a été mis en accusation après la mort, il y a un an, de 1 138 ouvriers au Bangladesh dans l'effondrement de l'immeuble où ils travaillaient. Alors qu'Auchan démentait avoir des contrats avec ces entreprises de sous-traitance, des étiquettes portant ses propres marques ont été trouvées dans les décombres de l'immeuble. Face à ces accusations, Régis Mulliez répond simplement : « Nous n'allons pas jouer à Pinocchio. Des différentes grandes marques comme Zara ou nous, qui va être le premier à accepter de payer 1 euro de plus aux gars du Bangladesh ? ». « On n'est pas une entreprise de bienfaisance », a-t-il cru utile d'ajouter.

Continuant à étaler sa morale de patron, Régis Mulliez affirmait avec un bon goût à toute épreuve : « Nous dans la famille, on ne travaille ni dans la drogue, ni dans la femme, ni dans les jeux ». Non, juste comme toutes les entreprises capitalistes, pour le profit et même au prix des vies humaines.

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