Après bientôt deux siècles de démocratie parlementaire, le palmarès des promesses électorales les plus mensongères est très disputé. Mais la campagne actuelle du Parti socialiste mérite d'y figurer.

Ce parti, qui au gouvernement applique sans coup férir une politique d'austérité contre les travailleurs, promet qu'il combattra l'austérité au Parlement européen. Alors qu'il a multiplié les attaques contre les droits des travailleurs, alors qu'il laisse les patrons licencier à tour de bras et qu'il supprime lui-même des emplois dans la fonction publique, le Parti socialiste parle de « garantir le droit au travail et le niveau de protection sociale »... en Europe. Hollande, Ayrault, puis Valls ont ponctionné les finances publiques et fait les poches des plus modestes pour continuer à engraisser les banquiers. Cela ne les empêche pas de parler d'une « union bancaire (européenne) pour que les citoyens ne payent plus pour les banques ». Et ainsi de suite, au fil des 74 propositions du PS pour ces élections.

Lorsque le socialiste Cahuzac avait affirmé devant le Parlement, la télévision et ses collègues du gouvernement qu'il n'avait pas de compte en Suisse, les ténors du PS s'étaient demandé comment on pouvait mentir si effrontément, devant le pays entier. Eh bien, visiblement, ils ont très bien compris.